Afin d’optimiser la gestion de la pousse de l’herbe, nous nous sommes formés au Pâturage Tournant Dynamique, auprès de Xavier BARAT d’Innov Eco 2, qui nous a aidé à subdiviser les trois prairies autour de l’étable en paddocks de taille identique.
La gestion de l’herbe requiert d’observer la pousse de l’herbe à toute saison et en fonction des conditions climatiques.
Autrefois, les fermes du Pays Basque avaient de petites parcelles entourées de haies. Les paysans menaient les bêtes au d’un pré à l’autre au gré de la pousse de l’herbe.
Le Pays Basque bénéficie d’un climat océanique et d’une pluie relativement abondante toute l’année, ce qui favorise naturellement la pousse de l’herbe.
Le pâturage tournant dynamique s’appuie sur la compréhension du cycle de la plante, du sol et de l’animal. Il s’agit d’utiliser au mieux le potentiel de la prairie (rendement et digestibilité), sans intrants et de manière infinie.
Quelque soit la saison, il faut idéalement faire pâturer les vaches dans les parcelles où l’herbe est au stade « trois feuilles », avant que la tige moins digeste ne monte. C’est à la hauteur de 13 à 15 cm que l’herbe apportera le plus d’énergie à l’animal, au-delà ce stade, la baisse d’ingestion peut aller jusqu’à 30%.
Les vaches recherchent l’herbe la plus facile à manger, elles ont tendances à sur-pâturer les zones abondantes et à couper l’herbe trop ras, ce qui est dommageable pour la repousse de l’herbe. Les zones délaissées sont autant de zones gaspillées et non valorisées. Le travail du paysan est d’amener des parcelles homogènes à pâturer. Il faut aussi gérer le temps de présence des animaux sur la même parcelle. Plus les vaches restent longtemps, plus l’ingestion diminue. Les vaches ne doivent pas rester plus de trois jours dans la même parcelle, sinon l’herbe broutée trop bas a du mal à se régénérer, elle doit puiser dans ses réserves et risque de ne plus repousser.
Ainsi chez nous les vaches ne restent qu’une journée dans chaque paddock, pour une meilleure ingestion.
Ainsi les trois prairies autour de l’étable ont été chacune découpées en sept paddocks ou micro-parcelles de taille identique, définis par Xavier BARAT d’INNOV-ECO2. Les paddocks sont délimités par des clôtures amovibles. Ce système de subdivision facile la gestion du pâturage au quotidien, en observant la vitesse de pousse de l’herbe, en adaptant les temps de présence dans chaque parcelle, en ajustant la vitesse de rotation et en gérant les lots d’animaux sur chaque paddock.
Une bonne gestion du pâturage nécessite d’observer régulièrement toutes les parcelles dédiées au pâturage. Tout l’enjeu est de faire pâturer l’herbe au bon stade des « trois feuilles ».
Exemple :
Quelle taille de paddock est nécessaire pour nourrir pendant deux jours 20 vaches qui mangent 13 kg par jour avec une prairie de densité 1200 kg de Matière sèche par hectare.
Besoin du lot pour deux jours = 2 jours x 20 vaches x 13 kg = 520 Kg.
La taille des paddocks devra donc être de : 520 / 1200 = 43 are
Source : Innov Eco 2.
Un élevage laitier de plein air
La mise à l’herbe au printemps.
Lorsqu’il pleut abondamment, ce qui arrive relativement souvent, la crainte est de voir les vaches piétiner les parcelles. La gestion du pic de pousse est l’une des clés du pâturage tournant dynamique. Au printemps, l’herbe pousse à raison d’un centimètre par jour.
Après une période hivernale à l’étable, l’idéal est de sortir les vaches au moment où le redoux du printemps se fait durablement sentir. En bref, quand l’herbe commence à pousser.
Les vaches mangent d’abord l’herbe d’hiver puis petit à petit l’herbe de printemps repousse, en 30 jours en mars. Il faut réussir à gérer l’excès d’herbe, pour limiter les refus, c’est-à-dire l’herbe non broutée.
Dans cette période transitoire où les vaches reprennent le chemin de la pâture, les vaches reçoivent également des fourrages secs.
Gérer la sécheresse estivale.
Une fois le pic de pousse passé, les préoccupations changent, il faut gérer le rendement de chaque prairie du début de l’été à la fin de l’hiver. Lorsqu’il fait chaud et sec, l’herbe ralentit sa croissance, il faut donc adapter la durée de pâturage dans chaque paddock pour laisser le temps à l’herbe de se régénérer. En période de très fortes chaleurs, quelques éleveurs font pâturer les vaches la nuit.
L’automne.
Avec l’arrivée de la pluie à la fin de l’été, les prairies reverdissent. En automne, la qualité de l’herbe est plus faible qu’au printemps. Mais elle reste tout à fait correcte pour nourrir les vaches. Cette dernière saison est la plus importante pour la prairie – car elle préfigure ce que sera le printemps suivant. C’est le moment où les plantes préparent leurs réserves avant l’hiver et font naître les bourgeons qui feront la pousse du printemps.
En conclusion
Les bases du pâturage tournant dynamique, il faut subdiviser les parcelles, réussir le déprimage, gérer l’excès d’herbe, préparer la sécheresse estivale, la reprise après une sécheresse estivale.
D’après le manuel technique « Fondements, implantation et gestion du Pâturage Tournant Dynamique » d’InnovEco2 &AG2M (avril 2014).
